1. |
Succube
07:01
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Dans la chaleur gluante de vos entrailles
Naît une onde sourde
Dont le crissement des cornes
Racle vos vertèbres,
Griffe l’émail torturé des dents
Dont le nerf à vif
Hurle et se déchire
Jusqu’au tronc occipital.
Alors, logé dans le cerveau
Elle habite vos rêves
vêtue de noir
Elle gangrène vos perceptions
Et ronge les os
D’une carcasse à l’abandon
Celle de votre raison.
Comme une pierre, tu attends
Pétrifié.
Le temps te recouvre de mousse
Les pieds figés
Tu te morfonds
Prisonnier de ma haine
Aveuglé par la brume
Je t'expose ma peine
Ô scintillante lune
Arraché à mon isolement
Par une suave créature
Faite de feu et de tourments
Qui m'a caché ses blessures
Accompagnée du temps,
Elle m'a dévoré le cœur
Réduisant mes sentiments
A l'esclavage de ses humeurs
Cloué sur son gibet
Soumis à ses désirs
Je suis comme muet
Sans pouvoir réagir
Je ne suis plus qu'une ombre errante
Le reste meurt sur son pilori
Où elle accroche les âmes passantes
A la gloire de sa lugubre folie
Je ne suis plus qu'une ombre errante
Le reste meurt sur son pilori
Conjuris ut magisis sanos avertere sacris
expriar sensus : nihil hic nisi carmina desunt
Perdu
Entre la vie et la mort
Je croise dans le désert brumeux
Créé par ses sorts
Des cadavres enlacés
Noués dans une toile suffocante
Comme les proies d 'une araignée
Ces âmes errantes
Ensorcelées par le feu
D'une créature mystique
et qui ont cru vivre à deux
Une idylle authentique
Ô brume
Répond-moi,
Je ne trouve plus
Le chemin qui me sortira
De cet abîme perdu
Où je me noie.
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2. |
L'ombre
08:19
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Par une pâle nuit d’hiver
Un cortège mécanique
Projette ses lumières
Froides et électriques
Dans l’agitation urbaine
L’ombre portée de la scène
L’homme est immobile
Au cœur de cette sombre ville
Une ombre parmi d’autres
Le ballet continu
Il ne les voit plus
Le regard éteint
Par trop de chagrins
A – NO – NYME
Figé dans l’air glacé
Entre les fumées
noires et épaisses
Il est ignoré / Autant qu’il ignore
Dehors / La misère endors
La lumière tombe / Sur ses jours sombres
Lentement
Son ombre grandie
Dans la lumière blafarde
Et dans un dernier baiser
A l'humanité
Il les maudit en silence
Vous périrez tous
Comme je l’ai été
Seuls et abandonnés.
Dans les marécages puants
De vos vies sinistres,
Malades et égoïstes.
Une ombre plane
Sur la citée endormie des Hommes
Elle hante leur sommeil troublé
Pas de répit pour les âmes tourmentées
Par une pâle nuit d’hiver
Dans l’agitation urbaine
Un homme, sur un banc, est immobile
Le regard éteint
La main posée sur son chien
Glacé entre les cheminées
Ignoré autant qu’il ignore
Il a haï autant qu’il a pu
Il a maudit autant qu’il l’a été.
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3. |
Sanctuaire
07:04
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Le jour est la nuit
La nuit tombe toujours
Au creux des replis
De mon cerveau lourd
Du poids de cette vie
Qui me condamne à son tour
À subir son asphyxie.
Je sombre et m’émerveille
De ce monde de sommeil
Où hurlent mes cauchemars
Et où chantent mes rêves
Mon refuge et mon phare.
Je ne veux plus que le jour se lève
Sur votre monde blafard
Où se lamentent sur la grève
Les sirènes du Tartare
Appelant une fin brève.
Je préfère me jeter
Dans le linceul du fou
Plutôt que de continuer
À errer chez vous.
Je vogue sur des mers
Que jamais vous n’atteindrez
Il y a longtemps
Maintenant
Que j’ai quitté
Sans regrets
Votre monde
Immonde
Pour mon sanctuaire
De chimères
J’ai quitté vos rives
Sans vivre(s)
Sur la mer morte
S’ouvre une porte
Elle est le seuil
Au delà du deuil
Celui de l’abandon
De ma raison
Sur le quai
Mon asile
Patient
M’attend
Silencieux
Torturé
Imparfait
Mais fidèle
Tel un cercueil
Il m’accueille
Mon sanctuaire
Mon ossuaire
Ténébreuse passion
Où sombre ma raison
Je sais que derrière moi,
Quand j’en referme la porte
Il résonne le glas
D’une réalité morte
J’ai fait mon choix
Mes propres tourments
Seront toujours préférables
À la soumission à ceux de mes pairs
Je sais que derrière moi,
Quand je referme la porte
Il résonne le glas
D’une réalité morte
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4. |
La Horde
07:21
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De nouveau, un jour terne
Éternel recommencement
Monotonie quotidienne
Éternel renoncement
Submergé par les affres du monde
Mon navire chavire et sombre
Englouti par les eaux glacées
Mon esprit s’est dissocié.
Parmi vous ma vie égraine
Sa très lente litanie
D’humiliations et de peines
Perpétuelle dystopie
Recraché sur les rives d’un monde
Où le gouffre d’une tanière profonde
M’enveloppe de son halène troublée
L’atmosphère putride des lieux oubliés
Je m’y terre
Pour renaître
Chaque soir
Tapis dans le noir
Ma haine pour vous
Alimente une faim de loup
Impuissance
Le jour est un calvaire
Que je porte sur mon échine courbée
Mais quand vient le soir
Je lèche mes plaies
Le corps meurtri d’humiliations
De peurs et de contusions
Cette nuit je marche avec les loups
Traînant votre carcasse
A travers un monde flou
Où votre réalité se fracasse
Sur la violence de mon courroux
J’apaise ma peine
Par les soins de ma horde
Je méprise votre haine
C’est à mon tour de mordre
Apprécier votre sang
Déguster votre peur
Voir mon reflet dans vos yeux
Terrifiés et implorants
Cette nuit je suis le prédateur
La raison de vos pires tourments
Vous être les brebis
De Dieu votre berger
Et moi la bête qui, ici, vient chasser
Je vous traîne dans mon royaume
A la force de ma mâchoire
Vous avez rejoint notre faune
Il est dorénavant trop tard
Hurlez avec nous
Avant que le jour ne se lève
Venez rejoindre la meute des loups
Comme les morts se relèvent
Venez gonfler les rangs
De ceux que vous avez rendu fous
Cette armée de tourments
Qui rôde parmi vous
Mais de nouveau, un jour terne
Eternel recommencement
D’humiliation et de peine
Qui nourrit le loup patiemment...
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5. |
Isophobique
06:18
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Ô landes de terres arides
Mes paysages intérieurs
Brûlés et putrides
Morts de toute candeur
Venez peupler mes nuits
De vos tourments infernaux
Décapitez mes envies
De compassion et d’idéaux
Quand les Siroccos brûlants
S’abattent sur le monde
L’éveil est un tourment
Mon refuge est un songe
Assécher mon esprit
Pour en éradiquer
tous les maux
Déchirer ma vie
Et ma psyché
En lambeaux
Quand Je parviens
Enfin à ouvrir les yeux
Le monde touche à sa fin
Dans un cortège monstrueux
Immondes créatures
De gaz et d’acier
Répandez vos pourritures
En montagnes de déchets.
Isophobique
L’Homme
Est son Léviathan
Il change la face du monde
Engloutit ses espoirs
Il tombe à genoux
D’une peur insensée
De ses semblables
Ou d’une divinité
Isophobique
Retourne dans ta tête
Arrache cette vision
Cauchemar contre cauchemar
Folie contre folie
Déchire ton visage
Fait jaillir ton esprit
Ensevelis ta rage
Au creux de ta vie
J’exècre le reflet du miroir et préfère m'engloutir
tout au fond de mon gouffre où je cède au délire
de ma fureur sadique.
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